En Avoir Ou Pas

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Le prix de la beauté. mars 10, 2008

Je suis récemment tombée sur un article intitulé « L’économie américaine s’écroulera-t-elle si les femmes arrêtent de détester leur apparence naturelle? ». Suffisamment interpellant pour que je m’arrête et que je lise.

Effectivement, aux Etats-Unis, l’industrie cosmétique représente 30 milliards de dollars par an, et croît de 20% chaque année. C’est un chiffre d’affaire astronomique, mais ce qui m’a interpellé encore plus, c’est sa croissance. Comment donc nos besoins en cosmétiques peuvent-ils augmenter au point que nous dépensions 20% de plus chaque année pour les satisfaire. (J’extrapole sur le fait que les chiffres soient identiques en Europe, mais il n’y a pas de raison qu’ils soient fondamentalement différents.)

Pour poursuivre ma réflexion sur le sujet, j’ai décidé d’examiner de plus près ma propre situation. Vous savez que je ne recule jamais devant l’analyse de mes dépenses, et en plus je considère que je ne suis pas « haute-maintenance », comme fille. Bien sûr, je vais chez le coiffeur de temps en temps(un coiffeur de quartier où je paye moitié moins que ce que je dépensais chez Camille Albane à une époque), j’achète des cosmétiques mais généralement en supermarché ou quelque fois en parapharmacie (dont les prix sont raisonnables) – je rentre maximum deux fois par an dans une parfumerie-, je vais très peu chez l’esthéticienne et pour des choses peu coûteuses, je ne vais pas chez la manucure… Bref je dépense probablement moins que bien des filles que je connais.

Et ben je peux vous dire que j’ai été assez surprise des chiffres. J’arrondis pour être sûre de ne pas oublier quelque chose mais j’en suis à 1.500€ par an. Vous vous rendez compte? Mille cinq cent euros!! Plus ou moins répartis comme suit:

  • coiffeur: 300€ (pour une coupe/colo tous les 2 mois)
  • produits capillaires (j’achète des soins professionnels): 140€
  • soins de la peau (démaquillant, crème de jour, gommage, auto-bronzant, esthéticienne etc…): 635€
  • maquillage: 390€

Et pourtant, contrairement aux vêtements, je n’achète pas des produits cosmétiques tous les mois, je me contente plutôt de remplacer les produits quand je les termine! Bref, j’hallucine complètement…

Je poursuis mes recherches sur le web, cherchant à savoir combien les femmes dépensent en moyenne pour leurs cosmétiques, afin de pouvoir situer ma propre consommation. Las, pas d’infos pour la France ou la Belgique, mais bien pour l’Angleterre où la moyenne est de 4.500€/an. Argh, je suis encore raisonnable, apparemment!

Mais pourquoi dépensons-nous tout cet argent (je dis nous parce que je ne suis vraiment pas toute seule sur ce coup-là, hein)? Je suppose que nous avons intégré l’idée que, comme la nourriture, les cosmétiques sont des produits de première nécessité. Et donc à l’heure où notre pouvoir d’achat semble diminuer drastiquement, nous continuons à dépenser des milliers d’euros en produits de beauté.
Mais pourquoi donc? La réponse est dans un sondage effectué en Grande-Bretagne: à la question « pensez-vous qu’une femme puisse être belle au naturel », seulement 3% des femmes ont répondu oui.

Ce qui confirme qu’effectivement, nous faisons vivre toute une industrie avec nos complexes, avec l’image que nous nous faisons d’une belle femme – image largement façonnée, je vous le donne en mille, par l’industrie cosmétique!

Bien sûr que non, je ne vais pas cesser dès aujourd’hui de porter du maquillage. Il est indéniable que pour toutes les femmes qui s’achètent des produits de beauté, ceux-ci font partie de rituels qui aident à se sentir bien et à avoir confiance en soi. Moi-même je préfère partir bosser bien maquillée avec un teint de poupée, c’est clair que si j’ai mauvaise mine, je vais aborder ma présentation au management de manière moins sereine – c’est bête mais c’est comme ça, j’ai besoin d’avoir l’air au top pour être réellement au top de ce que je peux faire.
En plus l’industrie cosmétique génère aussi une masse d’emplois (dont beaucoup d’emplois féminins d’ailleurs) qui ne sont pas un luxe.

Mais quand-même, je trouve que ça vaut la peine de s’arrêter 5 minutes et de réfléchir à nos motivations dans ces achats. Ca peut être intéressant de distinguer ce qu’on achète à grand frais dans l’espoir d’un miracle dont on sait qu’il ne viendra pas (les rides sont les rides, quand elles sont là elles ne partent plus sauf chirurgie, pas besoin d’investir dans des crèmes à 300€), et ce qu’on fait pour se sentir mieux au quotidien (par exemple une colo pour couvrir ses cheveux gris ou un fond de teint qui donne bonne mine).
L’industrie cosmétique nous vend de l’espoir, et elle nous le vend chèrement. En acheter un peu pour se sentir bien, ça me semble une bonne idée. Y claquer un budget qui nous permettrait de partir 15 jours en vacances à l’étranger, j’en suis moins sûre…

Et vous, vous en êtes où dans vos achats cosmétiques? Compulsive ou spartiate? Vous avez une idée de ce que vous dépensez?